Je veux retirer ma chair
en lambeau de silences
​
je veux être nu.e
jusqu'aux os
que tu vois
les lettres dorées gravées sur
ma cage thoracique sur
mon crâne sur
chacune de mes vertèbres
que tu déposes sur
ta langue mes consonnes et
mes voyelles
que tu prononces
mon existence
​
je veux retirer ma chair
en lambeaux de vérités.
Angoisse n.f.
(latin angustia, resserrement)
Grande inquiétude, anxiété profonde née du sentiment d'une menace imminente mais vague.
la sueur perle sur tes tempes
sur ta nuque
elle glisse dans ton dos
​
ne tremble pas
ne ferme pas les yeux
retire tes vêtements
regarde-moi
​
ton tour est venu
la Mort n'a aucune pitié pour toi
plonge dans la baignoire
rejoins-moi
​
je mordrai ta chair
Impatiente de pénétrer
tes poumons
Impatiente de savourer
tes soubresauts
tes spasmes
ta panique
Impatiente de te prendre
en entier
​
et nous serons des milliers
à crier ta mort
à t'arracher de nos gorges
Vous m’avez lentement battu.e à mort.
Je me suis déclaré.e cadavre et je ne me suis pas pointé.e à mes propres funérailles. Je me suis laissé.e enterrer sans même me dire adieu. J’ai tout de suite placé une croix sur moi, croyant avoir déjà fais mon deuil. Puis j’ai troqué l’uniforme social contre un habit noir.
Le noir. Le néant. L’infini vide pour nous séparer enfin.
J’ai vagabondé, longtemps. Tourner en rond dans ma tête. Ne pas penser au corps six pieds sous terre. Ne pas penser au cadavre. Parce que penser à ma mort, c’est penser à vous et penser à vous, c’est mourir une deuxième fois. La peur, la honte et la haine. Des autres, de moi et pour vous. Je pensais les avoir bannis sous terre, une bonne fois pour toute. Je les croyais cadavres aux aussi. M’arracher les cheveux, un à un, pour trouver lequel d’entre eux a planté cette idée dans ma tête.
Comprendre qu’il n’y a aucun cadavre. Qu’il n’y a aucun deuil. Comprendre qu’il faut trouver le cimetière maudit, le cimetière qui ne retient rien sous terre. Qu’il faut fouiller parmi les tombes oubliées, fouiller à la recherche du moi que j’ai abandonné.
Voilà ma tombe. Elle n’a pas de fleur, c’est bien la mienne.
J’ai collé mon oreille contre la terre. Un battement. Oui, je l'entend! J’ai creusé jusqu’à moi et j’ai ouvert le tombeau.
Il n’y avait que moi, face à mes ruines et pour la première fois depuis longtemps, je respirais, j’existais.
Vous m’avez lentement battu.e à mort mais vous ne m’avez pas réduit.e en cendre.
Pourquoi la page Web?
C'est pas compliqué, tu vas voir.
J'ai envie de publier des trucs plus long que mes poèmes et comme Facebook et Instagram ne répondent pas à mon besoin, voici la toute nouvelle page Web d'Angoisse anonyme.
En espérant qu'elle te plaira xx - A.a.